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La Fédération française des agences de presse (FFAP) et le Syndicat des agences de presse audiovisuelles (SATEV) apportent leur entier soutien à l'agence de presse Hikari dont le travail sur les migrants à Calais dans le cadre d'un documentaire réalisé par Yann Moix pour Arte est entravé par le préfet Fabien Sudry.

Ces dernières heures, le Préfet du Pas de Calais, Fabien Sudry, a mis en cause le travail de l’agence de presse Hikari, qui produit pour Arte un documentaire de Yann Moix, « Re-Calais ». Celui-ci a tenu des propos critiques de l’action des autorités françaises et du Président de la République dans cette ville. En réplique à cet exercice de la liberté d’expression, le Préfet du Pas de Calais a menacé directement et sans nuance les responsables de l’agence Hikari, en leur affirmant que "on ne s'en prend pas impunément dans ce pays au Président de la République".

Il s’agit clairement d’une menace contre l'agence Hikari, impliquée depuis des années sur la problématique des migrations. Cette mise en cause inacceptable de la part d'un représentant de l’État nous fait craindre que cette agence ne puisse poursuivre son travail au long cours, en toute liberté et en toute responsabilité sur ce dossier.

Le travail des agences de presse est de questionner les pouvoirs. Tous les pouvoirs. Dans une démocratie, aucun représentant de l'État ne devrait pouvoir proférer de telles menaces à leur encontre.

Le Préfet du Pas de Calais, qui, en privé, téléphone aux journalistes pour leur demander "de ne pas nourrir les polémiques", jette l'opprobre en public sur leur travail. Il s'indigne qu’ils ne " filment pas de l'autre côté, le travail difficile des forces de l’ordre ", mais il refuse toutes les demandes de tournage en ce sens.

Les propos du Préfet à l’encontre de l’agence Hikari et de son réalisateur Yann Moix, sont à mettre en parallèle avec les conditions de travail des équipes de journalistes de cette agence sur le terrain, aux côtés de son réalisateur. Elles sont systématiquement écartées par les forces de police qui ne souhaitent pas les voir témoigner de la situation dans la ville de Calais. Cette atteinte aux principes de la liberté de la presse ne nous semble pas digne de la France et de la situation calaisienne.

Nous demandons donc au Ministère de l'Intérieur de dénoncer les menaces du Préfet du Pas de Calais, et de garantir avec toutes les autorités concernées, le travail des agences de presse et des journalistes à Calais.

Kathleen Grosset                   Et             Christian Gerin
Présidente de la FFAP                           Président du SATEV

Paris, le 26 janvier 2018

CP : Calais, circulez y'a rien à voir

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